Indicateurs ESG : au-delà de la réglementation, une tendance de fond pour les entreprises

Le besoin d'information extra-financière s'impose aujourd'hui avec la même légitimité que les données financières classiques. 

L'Union européenne a compris l'importance de la donnée ESG pour mener à bien la transition écologique de notre économie en établissant un cadre réglementaire ambitieux issu du Pacte vert. Cette impulsion réglementaire vise à structurer et standardiser la collecte et la diffusion des données de durabilité. Comme l'explique Elodie FOUQUIER, responsable de l’offre SAP Sustainability chez Talan  : "Pour pouvoir faire les bons choix d'investissement, faire les bons choix en tant que client aussi, les parties ont besoin d'avoir de l'information extra-financière au même niveau que l'information financière avec le même sérieux, la même fiabilité et auditabilité." D'où l'importance d'introduire des normes comptables adaptées à ces nouveaux indicateurs. 

La directive européenne sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD) constitue le pilier central de cette transformation. Son objectif est d'apporter "de la transparence, de la comparabilité entre les entreprises", comme le précise notre experte. Même si la récente loi Omnibus est venue bousculer le calendrier initial d'application, l'orientation fondamentale demeure inchangée. 

Passer de l’obligation à l’opportunité 

Le cadre règlementaire de la CSRD a été construit par l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) en impliquant les acteurs économiques, il a donc une grande valeur transformative et stratégique dont il reste intéressant de s’emparer. Les entreprises qui saisissent cette opportunité de transformation peuvent non seulement se conformer aux réglementations à venir, mais aussi créer une valeur ajoutée substantielle. 

D’un point de vue pratique, on ne peut pas négliger l’importance d’être bien outillé afin de mobiliser les données efficacement. Une première vague d'entreprises a déjà produit ce reporting sur l’année 2024, et, selon une enquête menée par KPMG France, ces organisations ont identifié la CSRD comme un véritable levier de protection de la valeur de l'entreprise, au-delà de la simple mise en conformité.  Mais du fait du délai court entre le décret d'application et la date limite de production, elles n’ont pas eu le temps de mettre à niveau leur système d’information, ce qui implique d’avoir dû concentrer les efforts sur la collecte et la mise en forme des données, plutôt que sur l’exploitation de leur valeur stratégique. Le report de 2 ans lié à la Loi Omnibus peut donc être mis à profit pour se préparer en mettant en place les processus et les systèmes. 

Même si votre organisation n'est pas directement soumise à cette réglementation au terme des 2 ans, il est probable que vous apparteniez à la chaîne de valeur d'une entreprise qui l'est. Dans ce cas, vous serez certainement amené à collecter et à reporter ces informations. Plus qu'une contrainte, cette démarche peut constituer un avantage stratégique et compétitif significatif à condition d'adopter la bonne approche. 

Une analyse coûts-bénéfices réalisée par l'EFRAG auprès de PME ayant adopté volontairement le reporting de durabilité révèle des résultats éloquents. Si les coûts administratifs initiaux sont réels, les bénéfices identifiés sont nombreux et substantiels, tant sur le plan financier que stratégique. 

Elodie FOUQUIER précise : "En termes de bénéfices, nous notons des bénéfices quantitatifs financiers assez faciles à identifier puisqu’il est possible notamment, grâce à votre politique ESG, d’accéder à des coûts de crédit plus intéressants." 

Sur le plan commercial, l'adoption d'une stratégie ESG robuste réduit considérablement le risque d'être écarté lors des appels d'offres. La compétitivité se trouve renforcée grâce à une meilleure valeur perçue des produits et services, ainsi qu'à l'adaptation du modèle d'affaires aux changements en cours dans l'économie. 

L'investissement initial dans les outils de reporting génère des bénéfices croissants sur le long terme, tandis que les coûts récurrents diminuent. 

Comme l'explique notre experte : "Dans cette analyse coût-bénéfice, ce que dit l'EFRAG est que nous constatons une diminution des coûts récurrents de reporting, puisque l’investissement a déjà été fait pour mettre en place les outils au sein de votre entreprise. Et en revanche, vous continuez à avoir une augmentation des bénéfices." 

Quid des solutions pour accompagner les entreprises sur ces enjeux ? 

Pour transformer efficacement la charge administrative en opportunité, des solutions technologiques comme SAP Sustainability Control Tower offrent des fonctionnalités avancées permettant d'accomplir ce reporting de durabilité avec efficacité. Loïc MAQUINGHEN, Head of Green Line / Sustainability chez SAP France, souligne quant à lui que cet outil s'adresse aussi bien aux métiers qu'aux directions financières ou RSE, avec des fonctionnalités d'intelligence artificielle intégrées pour faciliter l'analyse des données collectées et la production du narratif à intégrer dans le rapport. 

Au-delà du simple reporting, des solutions complémentaires comme SAP Sustainability Footprint Management permettent d'affiner l'analyse, notamment en calculant l'empreinte carbone à l'échelle de chaque produit ou service, créant ainsi de nouvelles opportunités de valorisation auprès des clients sensibles aux enjeux environnementaux. 

Pour accompagner cette transformation globalement, Talan dispose d'une équipe Conseil RSE comptant 60 experts internationaux de la transition durable. Notre approche permet non seulement de mettre en place les outils nécessaires au reporting, mais aussi de transformer ces données en actions concrètes générant de la valeur. 

La durabilité, qui n'est plus une considération périphérique mais un pilier central de la stratégie d'entreprise, nécessite un système de pilotage adapté.

L'objectif ultime de la convergence des données financières et environnementales est clair, comme le résume parfaitement Elodie FOUQUIER : "Le but ici, c'est vraiment d'avoir la donnée environnementale à côté de la donnée financière pour pouvoir piloter l'ensemble de son activité." Cette vision holistique de la performance constitue sans doute l'un des changements les plus profonds dans la gouvernance des entreprises de ces dernières décennies. 

Les organisations qui sauront pleinement intégrer cette nouvelle dimension dans leur système de pilotage disposeront d'un avantage compétitif significatif. Elles seront mieux préparées aux évolutions réglementaires, plus attractives pour les investisseurs et les talents, et plus résilientes face aux défis environnementaux qui façonneront l'économie de demain. 

La performance globale – financière et extra-financière – s'impose désormais comme le nouvel horizon de l'excellence entrepreneuriale. Les entreprises qui l'auront compris seront les leaders de la transformation économique en cours, celle qui réconcilie performance économique et impact positif sur la planète et la société. 

Pour en savoir plus, demandez le replay de notre webinar "CSRD : comment transformer une contrainte réglementaire en avantage pour votre entreprise"